De 1713 à 1797

Yquebeuf – Travaux à Colmare

La cure, l’église

La cure de Yquebeuf est occupée de 1713 à 1758 par Etienne Grille, oncle de l’abbé Grouard qui engagera la reconstruction de l’église.

Un état déplorable

Depuis longtemps, les archidiacres visiteurs en avaient constaté le mauvais état. Les réparations effectuées sur leur demande ne pouvaient plus prolonger l’existence d’un édifice qui, de toutes parts, menaçait ruine.

En 1757, Monseigneur de Saint Aulaire écrivait dans son procès-verbal de visite : ” attendu l’état de ruine prochaine et totale où nous a paru être l’église paroissiale de Yquebeuf, nous avons ordonné que l’on fera incessamment toues les diligences nécessaires pour parvenir à la faire réparer, si elle en est possible ou pour la reconstruire si en est besoin “. Ce fut le principal souci de l’Abbé Grouard d’amorcer la restauration complète de l’église.
Vers la reconstruction

En 1767, se tient une assemblée des propriétaires à laquelle se trouvait le Marquis de Boniface, Monsieur du Veneur, Maître des comptes de la ville de Rouen, Seigneur de Beaumont et du petit Rocquemont, Monsieur Duval du Bailly (de Critot) et Monsieur Jacques André Liberge, Bourgeois de Rouen, afin d’examiner l’état de la nef et du clocher.
La reconstruction
On décida de la démolir et de rebâtir une nouvelle nef ainsi que la porte de l’église en face de la grande allée. Le curé a ajouté cette note sur le registre : ” en l’année mil sept cent soixante neuf, la nef et le clocher ont été rebâtis à fondements. Cette ouvrage a coûté quatre mille deux cents livres à messieurs les propriétaires ; les terres et masures du presbytère ont contribué “.

En 1771, Monsieur le curé de cette paroisse a fait reconstruire en entier, à ses frais le chœur de l’église. ” En l’an mil sept cent soixante douze, le cinquième jour du mois d’avril, nous soussigné curé d’Yquebeuf , en vertu de la permission accordée par Monseigneur l’Archevêque (6 mars), avons procédé à la bénédiction du choeuret de la nef de cette église nouvellement construite “.

Au mois de juin 1778, le grand autel de cette église (conçu, dessiné par l’architecte Vauquelin, ce qui explique son classement au niveau national) et tous les ouvrages qui y sont adhérents, ainsi que la niche d’exposition, ont été placés aux frais de Monsieur le curé.
La Révolution

En 1787, c’est Pierre Léon Cordier qui occupe le poste de Maire de Yquebeuf, après son père Guillaume Cordier. En 1790, c’est à Pierre Marie Marette, conducteur des ponts et chaussées, que revient cette charge.
Travaux à Collemare
Après la reconstruction de l’église de Yquebeuf, des réparations sont engagées sur “l’église” de Collemare.

En 1786, une assemblée de propriétaires, trésoriers et habitants de la paroisse décide de “réédifier le mur du cimetière là où il est tombé, de le réparer là où il est besoin, de reconstruire ou réparer les jambes de force, de réparer ou reconstruire la muraille du côté droit depuis la 1ère jambe de force jusqu’à la deuxième et dans ce dernier cas, d’y faire un encadrement de vitrail de la même grandeur que ceux de la chapelle, encadrement garni de barres de fer “.

C’est Jean Blangrenon père, laboureur trésorier, qui est chargé avec pleins pouvoirs, de ces travaux, le tout aux frais de la fabrique à concurrence de 250 livres, le tout devant être fini pour la fin de l’été.
En 1791, c’est Monsieur Deschamps qui occupe la cure de Collemare. L’année suivante, il inhume quantité d’enfants venant de l’hôpital de Rouen. Sans doute mal accepté par la population, ce curé ne fera que des inhumations hormis un baptême le 15 avril 1792.

Confiscation

Le 9 mai 1792, à Collemare, se présente un certain Lengrenay, porteur d’une procuration du Sieur de Gueuteville qui voulait faire entendre à la municipalité qu’il n’était pas immigré (comme beaucoup d’autres nobles) mais seulement parti en Hollande, régler une affaire de succession…
Cette requête est envoyée au district de Rouen.

Le 23 mai, une lettre des administrateurs du district annonce aux officiers municipaux que Me Decaux, juge de paix à Cailly, est nommé par eux pour procéder en présence de 2 membres de la commune, à l’inventaire des meubles du château de Monsieur Gueuteville, “que l’on ne connaît pas pour être domicilié dans le département”. Le 14 Février 1793, les 2 commissaires communaux sont désignés : Jean Blangrenon père et Jean Duboc.

Le 19 mars de la même année, la municipalité envoie l’état de la consistance des biens des émigrés suivant la loi du 1er février 1793.

Le 7 juin, les biens de l’émigré Gueuteville, qui en avait confié la garde à son cuisinier Pierre Aouîs, passent en adjudication à loyer. Nicolas Etienne Godbin et Juste Legras sont parmi les acquéreurs.

En septembre de cette même année, Collemare comptait 143 habitants ; il y en aura 164 en 1797 dont 29 imposables.